Mio et Mayu visitent pour une dernière fois les bois dans lesquels elles avaient l'habitude de jouer dans leur enfance. Alors que Mio repense à un événement passé, sa sœur s'échappe à la poursuite d'un papillon aux ailes rouge. Après avoir repris ses esprits, Mio part à la recherche de sa sœur et la retrouve dans une clairière.  Plongées dans les ténèbres, les deux jumelles ne se doutent alors pas qu'elles surplombent le village maudit de Mikanami.

Project Zero (aka Fatal Frame) est une série de jeux d'horreur dont on ne parle vraiment pas assez. Moins connue que ses cousins Resident Evil et Silent Hill, le deuxième opus de la licence a pourtant été longtemps considéré comme un des jeux les plus flippants sur le marché. Et même si la recherche du frisson pousse aujourd'hui les développeurs à aller toujours plus loin, Crimson Butterfly reste un incontournable du genre.
En quelques heures, Project Zero 2 nous fait vivre et revivre les derniers instants du villages maudit de Mikanami. Dans des décors aux allures d'un Japon obscurantiste et traditionaliste, le joueur est plongé dans une atmosphère pesante, angoissante et pourtant onirique. Il faut le dire, contrairement à ses pairs destinés au marché américain, Crimson Butterfly ne mise pas sur l'action mais plutôt sur l'ambiance. Seulement armée de la Camera Obscura, un appareil photo capable de capturer l'essence des âmes perdues, l'héroïne doit se frayer un passage à travers les couloirs sinueux et les ruines inquiétantes de ce lieu maudit. Elle y croise de nombreux spectres, seuls témoins de l'histoire sordide de ce village.
Là où Project Zero 2 frappe fort, c'est qu'il propose un audacieux cocktail entre aventure et angoisse. Si l'histoire se base évidemment sur une bonne dose de frissons, l'intrigue nous pousse à vouloir en apprendre toujours plus sur le secret qui se cache derrière les visages blancs de chaque spectre. Chacun de ces personnages affiche une personnalité propre, souvent d'une grande tristesse, et même les apparitions les plus courtes marquent par leur caractère unique! Pendant quelques heures, j'ai presque oublié que j'étais dans un survival-horror tellement je cherchais à trouver des réponses concernant les habitants de cette ville oubliée. Mais, on a beau s'habituer très vite au style de gameplay, Crimson Butterfly garde plusieurs tours dans ses manches. Aux alentours du chapitres 7-8, le jeu redevient nettement plus angoissant (saleté de poupées!).
Ce deuxième opus de Project Zero est un jeu remplis de petits détails croustillants. Avec ses cadrages cinématographique et sa mise en scène efficace, le jeu invite le joueur à s’intéresser à ce qui l'entoure: une poupées au coin d'un écran, une forme humaine sous une couverture, un objet qui se met soudainement à bouger... On ne sait plus où donner de la tête! Allié avec l'efficacité d'une bande son oppressante et la qualité générale de l'ambiance, cette multitude de détails participe grandement à la cohérence de ce monde hanté et angoissant. Bruuh, de quoi détester les enfants en kimono.

EN BREF, Project Zero 2 a une ambiance unique et travaillée. Les amateurs de survival y trouveront forcément leur compte! Puis un jeu d'horreur japonais qui se passe au Japon, c'est toujours bon à prendre!

Et pour les âmes sensibles: il peut être angoissant mais n'est pas foncièrement gore!