A la fin des années 50, le Japon se remet difficilement de sa défaite lors des événements de la seconde guerre mondiale. A Tokyo, un réseau terroriste surnommé la Secte plonge la ville dans un chaos total, donnant au peuple japonais les moyens de se soulever contre l'ordre établi. Pour régler ce conflit, une police spéciale est mise en place: la Posem. Lourdement armés, indestructibles, ses soldats sont entraînés à démanteler les réseaux les plus coriaces.
Cependant, une jeune recrue, Fuse, se retrouve dans l'incapacité de tirer sur une jeune fille s'apprêtant à déclencher une grenade. Il assiste sans un mouvement à la scène.
Traumatisé par l’événement, il se rend sur la tombe de ce "chaperon-rouge" de la Secte et y rencontre sa sœur.

Ah, un bon petit film policier comme je les aime! Basé sur une uchronie à l'allure vaguement familière (On en est pas loin, hein?), Jin-Roh se trouve presque être l'opposé direct de son aîné, Ghost in the Shell. Ici, pas de robots futuristes, pas de tanks sortis de nulle-part et de machines high-tech mais à la place, un petit drame à l'ancienne qui propose une réflexion intéressante sur les agents infiltrés et ce qui fait d'un homme un homme. On rentre d'ailleurs vite dans le vif du sujet avec Fuse, ce soldat ayant refusé de tirer sur une adolescente armée, la laissant commettre son acte terroriste qu'en se posant une seule question: "Pourquoi?".
De là, le reste de l'histoire coule de source: on ne sait pas vraiment qui croire, à qui faire confiance. Qui est le loup? Qui est le chaperon-rouge? Et au final, qui mange qui?
Cette réadaptation noire et tragique du conte que nous connaissons tous est peut-être un peu difficile d'accès, mais se trouve finalement être une petite bombe dans le monde de l'animation Japonaise. Le sensationnel est remplacé par un réalisme déconcertant, les scènes d'actions par des séquences mettant en scène les autorités japonaises avec une grande froideur et, pour finir, la morale classique de l'histoire est transformée en réflexion acerbe sur la place des sentiments chez l'homme de forces.
Entre drame, romance discrète et manipulation politique, Jin-Roh retombe toujours sur ses pattes sans jamais se tromper de chemin. C'est peut-être lent et doté de quelques longueurs, cela n'en reste pas moins un très bon film que je conseille vivement à tous les fans d'animation japonaise.

L'esthétique est à tomber aussi! Ça a vieillit mais damn, ces soldats!