En 1944, le régime de Franco s'est imposé à travers toute l'Espagne. Alors que les derniers résistants sont repoussés dans les montagnes, les partisans du régime font de l'élimination des maquisards leur objectif principal. C'est dans une région en plein conflit qu'arrive Ofelia, une jeune fille rêveuse à l'imagination débordante. Suivant sa mère qui rejoint son nouveau mari, le tyrannique capitaine Vidal, la jeune fille découvre vite qu'un monde terrifiant et merveilleux se cache autours de sa nouvelle demeure. Une nuit, en suivant un étrange insecte à travers les bois, elle découvre l'entrée d'un vieux labyrinthe où l'accueille un faune à l'allure inquiétante.

En voilà un film fantastique de qualité! Guillermo Del Toro, après son sympathique L’Échine du Diable, se relance une nouvelle fois dans l'histoire d'Espagne pour nous peindre le sombre visage du régime de Franco. Dans cette fresque historique, nous suivons les aventures de la jeune Ofelia dont les yeux nous promènent à travers les deux faces d'un même monde. Si la terreur semble tout d'abord venir des monstres merveilleux habitants les régions invisibles de la Terre, c'est bel et bien dans la froide réalité que se cache la véritable menace! En appliquant une nouvelle fois le code du fantastique à des événements historiques passés, Guillermo Del Toro arrive à surpasser le simple film de genre et à proposer un conte sur la cruauté humaine à la fois perturbant et touchant. Aucune faute de goût, une grande sensibilité dans le traitement du sujet: que demander de plus? Esthétiquement, le film est une réussite absolue. On y retrouve l'ingéniosité du réalisateur d'Hellboy, le talent des interprètes (Doug Jones is da best!) et une musique absolument envoûtante. D'un point de vue strictement scénaristique, le film est bien plus malin qu'il ne semble l'être à la base: si la trame principale est plutôt simple, elle porte son message avec efficacité et virtuosité.

En fait, Le labyrinthe de Pan aurait pu être comme n'importe quel autre film fantastique. Mais finalement, il réussit avec brio ce que bien d'autres n'ont même jamais tenté: utiliser le fantastique, non pas pour faire peur, non pas pour faire trembler, mais pour illustrer une vérité bien trop cruelle pour être montrée froidement à l'écran. Et il faut le dire, de ce côté là, c'est un pari réussit!  

EN BREF, c'est une chouette perle du cinéma fantastique ainsi qu'un très beau conte pour adulte. A voir absolument pour les fans du genre. (Et surtout pour le faune.)