Anthony McCall est à la croisée de deux Arts. Si son travail a tendance à être exposé en galerie, c'est bien au cinéma que l'artiste s'était pourtant voué. Entre arts plastiques et vidéos expérimentales, sa série de film "Lumières solides" se caractérise par l'utilisation de faisceaux de projections lumineux et de formes géométriques simples. Dès les années 70, l'artiste se consacre à créer de nombreuses œuvres cinématographiques autours du concept de lumière projetée. Loin d'être des films classiques, les séries de McCall sont des œuvres in situ, qui ne cessent d'évoluer. Le spectateur en est acteur, il est invité à traverser la lumière et à altérer sa forme, à entrer dans l'oeuvre.

Au fil du temps, les sculptures de lumières d'Anthony McCall  se sont complexifiées. Ses formes géométriques se sont transformées en lignes courbes, qui se croisent et se séparent dans un mouvement sans fin.  Depuis ses débuts, l'artiste à choisit d'évoluer dans son processus, passant d'une méthode de film traditionnel à une démarche numérique. Dans tous les cas, McCall a su créer un véritable genre qui mêle avec subtilité l'Art plastique et le monde du cinéma expérimental.  

J'ai eu la chance de voir une exposition d'Anthony  McCall il y a deux ans de cela au Musée des Abattoirs à Toulouse et, ne sachant pas à quoi m'attendre, j'ai eu un véritable coup de cœur pour son travail. Ses œuvres son hypnotisantes. Pour dire, il devait y avoir seulement que 5 projections dans la salle d'exposition, et j'y suis pourtant environ 2 heures. Au départ, j'avoue que rentrer dans une salle noire et tourner autours de lumières étranges est un peu déstabilisant. On ose pas vraiment avancer, et surtout, on hésite à rentrer dans la lumière. Les grands cônes tombant du plafond forment de véritables rideaux blancs qui semblent presque solides. Puis, quelques minutes après avoir fait face à ces sculptures imposantes, on commence à s'approcher. Les lignes au sol, au départ, on les suit. On évite la lumière comme si c'était l'oeuvre d'un grand peintre. Et finalement, l'inévitable, on rentre dans la lumière. Ce n'est pas comme si on était aveuglés ou quoique ce soit, on sent juste la lumière nous envelopper comme si l'on était passé dans un autre monde. C'est vraiment une sensation que j'ai rarement trouvé dans le monde de l'art moderne. Autours de moi, la lumière était solide, comme si le faisceau formait un bouclier pour ceux qui osait s'y aventurer.
Lorsque je suis sortie de cette exposition, j'étais complètement perdue à extérieur. J'avais un peu l'impression de sortir d'un autre monde.

En bref, je pense sincèrement qu'Anthony McCall est un grand artiste. Si ses expositions se comptent sur les doigts de la main, elles méritent vraiment le détour. Du coup, si vous entendez ce nom dans un musée pas loin de chez vous, n'hésitez pas.