Transistor [PC + PS4]

Red est une chanteuse renommée dans la cité de Cloudbanks, une ville qui se recompose au jour le jour entre réalité et monde virtuel. Un soir, elle est attaquée par le Process, une armée robotique contrôlée par de grands pontes scientifiques de la ville, brièvement appelés le Camerata. Lorsque Red se réveille, la tentative d'assassinat semble avoir échouée.  A ses côtés, elle retrouve l'homme qui s'est sacrifié pour la sauver, le Transistor planté dans la poitrine. En récupérant l'arme qui a failli lui ôter la vie, Red comprends alors que son sauveur peut lui parler à travers cette étrange épée. Malheureusement, lui répondre est impossible, le Camerata semble lui avoir volé toute parole. La muette entame donc une quête pour récupérer sa voix et pour rendre le corps à l'âme de son compagnon de route.

Wow, belle petite claque de la part d'un jeu indépendant passé quasi inaperçu côté grand public! Après avoir sortis Bastion il y a quelques temps, SuperGiant Games récidive en proposant cette courte histoire onirique qui a de quoi se frayer une belle place sur le podium des meilleurs jeux de 2014.

Sans véritable menu d'introduction, Transistor vous plonge directement dans un univers sombre et poétique, où dès les premiers instants, la beauté graphique et sonore capte l'attention du joueur. Si une grande partie de l'histoire reste un mystère même après la fin, le scénario du jeu s'avère participer grandement à la densité de l'univers créé. C'est simple, mais c'est sacrément bien construit et bien fait. Et surtout, c'est original!

Cela faisait un bail que je n'avais pas testé un RPG, et à vrai dire, j'ai bien envie de m'y remettre maintenant! Transistor m'a rappelé ce qu'il se faisait de meilleur en terme de direction artistique et sonore, tellement que je ne peux pas m'empêcher de voir un fond de Final Fantasy VII dans tout ça! Avec ses designs magnifiques et ses références à l'art en tout genre (Klimt es-tu là?), Transistor fait le pari de séduire les joueurs en quête de véritables perles artistiques où les partis-pris prévalent sur le réalisme.
Et si le graphisme est parfait, l'ambiance sonore et la bande-son est à couper le souffle. Dans un jeu comme celui-ci, où la musique à une importance forte par rapport au personnage, cette qualité est vraiment la bienvenue! A mon avis, si vous êtes intrigués, il suffit d'écouter ça ici!

J'en viens donc tout naturellement a un des aspects les plus scotchant du jeu: la voix. Le Transistor est une idée de Game Design juste incroyable. En fait, le duo que forme l'héroïne sans voix et l'arme parlante permet au joueur d'avancer en découvrant l'univers sans jamais s'ennuyer. La voix du doubleur Logan Cunningham accompagne donc le joueur tout au long de sa partie, et bizarrement, le Transistor devient même le personnages le plus attachant du jeu.
Moi personnellement, j'ai trouvé l'idée de ce personnage absolument superbe. C'est lui qui donne toute la consistance au monde observé dans les séquences d'exploration et, surtout, c'est lui qui permet à l'histoire de Red d'être aussi touchante.

Pour le reste des personnages, il n'y en a que très peu véritablement rencontrés en jeu. Mais cela ne nuit pas à la richesse du jeu, qui est principalement portée par les nombreux Terminaux de lecture que l'on peut trouver sur chaque map. On y découvre des tonnes d'anecdotes, mais aussi des informations qui viennent préciser le monde dans lequel le jeu nous plonge. Comme beaucoup d'autres bon jeu, on ne peut pas faire Transistor en se contentant de frapper les ennemis. Il faut se laisser porter par l'histoire, et surtout, ne pas oublier de lire tout ce qu'il y a à lire!

Enfin bon, il faut tout de même taper un peu quelques méchants!  Le gameplay de Transistor se base sur une option au choix du joueur. Confrontés à des ennemis plus ou moins difficile, vous pouvez choisir un système de combat en temps-réèl (A-RPG en gros) ou, au contraire, un système de préparation en tour par tour! C'est plutôt pas mal de donner les deux possibilités, sachant qu'il est tout à fait possible de faire les deux. Personnellement, j'ai surtout utiliser le tour par tour car je le trouvais plus avantageux face à un bon nombre d'ennemis, mais ça c'est vraiment une question de goût!
Au cours de la partie, le joueur peut développer plusieurs skills utilisables avec le transistor. Chaque pouvoir peut être utilisé en actif ou en passif. Il est du coup possible de les agencer pour faire son propre arbre de compétence! Le mieux c'est de tout tester!
On retrouve aussi un système de pénalité et de bonus à chaque niveau gagné. Il y a souvent a choisir entre 2 ou 3 bonus et 2 pénalités.

Globalement, les ennemis ne varient pas beaucoup à travers le jeu. Si on peut galérer une fois sur un boss légèrement plus fort, Transistor reste super facile. Il n'y a pas de véritables challenge, mais ça reste assez agréable à jouer, c'est le principal!

Bon, vu que je commence à me rendre compte que ma critique devient un peu longue, je vais juste finir par dire que Transistor, malgré une durée de vie trop courte (4h environ) est un excellent RPG comme on n'en fait plus. Avec son univers magnifique, son ambiance sonore unique et sa qualité scénaristique, SuperGiant Games nous offre une véritable perle dans le paysage du jeux-vidéo indépendant actuel.
On peut bien sûr faire plein de reproches (difficulté faible, durée de vie courte, répétitivité des décors et ennemis), mais franchement, ça ne mérite que d'être encouragé.

En bref, c'est beaaaaau.

17/20