| [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) | |
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Ainra Maître dans l'art de poster
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| Sujet: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 30/08/13, 06:41 pm |
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Tachibana Novice
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 30/08/13, 06:50 pm |
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SoraSina Fangirl ultime de Taka
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 30/08/13, 08:17 pm |
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 30/08/13, 09:24 pm |
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Ainra Maître dans l'art de poster
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 30/08/13, 11:09 pm |
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Akane Bavard de service
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 03/09/13, 02:24 am |
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HunteЯ Petit joueur
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 07/09/13, 06:00 pm |
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Ainra Maître dans l'art de poster
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 07/09/13, 07:31 pm |
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HunteЯ Petit joueur
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 07/09/13, 08:14 pm |
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Ainra Maître dans l'art de poster
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté 07/09/13, 09:52 pm |
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| Sujet: Re: [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) posté |
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| [Livre] Chaque chose en son temps ( titre probablement provisoire ) | |
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- Ainra...
Je n'osais parler, de peur qu'il s'évapore, comme autrefois. Il m'avait tellement manquée... Il s'approcha encore plus près, et même s'il me dominait de son mètre quatre-vingt-cinq, à cet instant je pouvais sentir son souffle sur ma peau. Il me caressa la joue de sa main et continua
- Te souviens-tu de ta promesse ?
- Quelle promesse ? osai-je demander.
- D'être là quand j'aurai besoin de toi...
Je le regardais, incrédule. J'avais promis ça ? Quand ? me demandai-je. C'est possible, oui, maintenant que j'y pense...
- Raphaël...
- Le moment est venu de l'honorer.
Il se rapprocha de moi autant que cela était encore possible et ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètre des miennes...
- ...well...
- Hein ? Demandai-je.
- MAXWELL !
Je me réveillai en sursaut. Je n'étais plus dans le noir, mais dans la salle d'anglais de ma fac, le professeur en face de moi, visiblement énervé de ma petite sieste imprévue... Tout ça n'était qu'un rêve ? Bon Dieu, il semblait si réel. J'ai encore l'impression de sentir de souffle de Raphy sur moi...
- Si tu veux dormir Maxwell, tu vas à l'infirmerie ou tu restes chez toi, mais la prochaine fois que je te surprends, tu es virée de cours avec un rapport aux basques !
- I'm sorry mister... I won't sleep again, I promise, répondis-je.
En tant normal je n'aurai jamais pris la peine de répondre en anglais, mais comme M. Hill -ce cher professeur Hill- semblait vraiment sur le point de me coller un rapport -ce dont je n'avais strictement pas envie- j'ai fit un effort. Il me gratifia d'un regard qui signifiait clairement qu'on en reparlera à la fin des cours et reprit son cours. Morgane, ma voisine de table -et meilleure amie- se pencha vers moi et me chuchota :
- Même si tu t'ennuies à mort pendant les cours d'anglais, ce n'est pas ton genre de dormir... Qu'est-ce qui s'est passé ? Le prof a dû s'y reprendre à six fois avant que tu ouvres les yeux.
- Je ne sais pas, répondis-je en toute honnêteté, j'ai dormi longtemps ?
- Environ une demi heure je pense...
- Cool ! m'exclamai-je, plus que vingt minutes.
Morgane me regarda d'un air exaspéré.
- Ainra... me réprimanda-t-elle.
- Sincèrement, je ne sais pas. J'ai pourtant dormi autant que d'habitude. Et si, je t'assure que mes cinq heures de sommeil me suffisent amplement.
- Si tu le dis.
On ne dit plus un mot jusqu'à la fin du cours, ce qui était long. M. Hill étant aussi passionnant qu'une huître, surtout quand celui-ci parle de la construction de New-York, ville ô combien reprise chaque année par les professeurs d'anglais de n'importe quels niveaux. N'importe qui dans ma classe pouvait dire la taille de l'index de la statue de la Liberté -2,44 mètres- et ce, en ayant jamais mis les pieds dans ladite ville.
Le cours est fini, vous pouvez partir, dit M. Hill
Enfin ! pensai-je avec joie.
- MAXWELL !
Oups, j'avais oublié ce détail...
- Tu as intérêt à me donner une bonne raison pour ton petit somme de tout à l'heure.
Je soupirai... Une bonne raison ? Non je n'en ai pas... Et pas d'imagination pour inventer une excuse qui tienne la route...
- Je suis désolée professeur, je n'en ai pas, répondis-je franchement.
- Bien, dans ce cas tu es collée jusqu'à 19h30, m'ordonna-t-il.
Je regardais ma montre, 16h20. Collée trois heures pour une sieste d'une demie heure ? Ouais ça lui ressemble bien.
- Je vais au CDI j'imagine... demandai-je dans un soupir.
- Exact.
- Très bien. Au revoir Monsieur Hill, lui dis-je avec un sourire on ne peut plus forcé.
Les avantages avec les heures de colle de Hill et d'avoir de bon amis, c'était qu'il les faisaient surveillées par la jeune bibliothécaire et que celle-ci permettait aux amis courageux de rester avec vous jusqu'à 18h, heure de fermeture du CDI. Un jour, M. Hill se rendra compte que le CDI ne ferme pas à 19h30, pensai-je avec ironie, mais ce jour-là, je serai loin, très loin ! Nous sortîmes donc du campus, et nous nous posâmes dans le parc juste en face. Malgré l'heure, il faisait doux en cette journée de mai, bien que Bordeaux ne soit pas réputée comme étant une ville où il faisait froid. Laura et Morgane, mes deux amies, me dévisageaient. Laura était plutôt petite, de longs cheveux brun sombre et bouclés, les yeux marrons comme tant d'autre mais qui avait la particularité de ressortir avec sa peau clair. Côté apparence, c'était le contraire de Morgane, qui était blonde aux yeux bleus. Elle faisait un mètre soixante-treize, tout comme moi, et ce n'était pas la seule chose qu'on nous avions en commun. Outre-le fait que nous ayons quasiment les mêmes lunettes, préférions les nuggets surgelées de chez Picard, et que nous pensions à la même chose, en même temps, Morgane est là seule à pouvoir suivre mes délires jusqu'au bout, même Laura décrochait... La pauvre, elle devait quand même se sentir seule dans ces moments là...
- Est-ce que tu vas nous dire ton rêve ou pas ? me demanda malicieusement Laura.
- Comment tu sais que je rêvais ?
- Le sourire débile que tu affichais était épique ma chère ! me répondit Morgane. Regarde, j'ai même pris une photo !
Effectivement, c'était épique... Moi avec un sourire de débile, comme elles l'avaient dit, on ne peut dire mieux que ça...
- Si vous mettez ça sur... commençai-je
- Mais non ! me coupa Laura, même si ça pourrait être amusant cela dit.
Je soupirai. Quel que soit leur âge, les amis ne changent pas, toujours aussi débiles... Enfin c'est bien à moi de penser ça...
- Alors la prochaine fois que tu dormiras en maths, je te le ferais aussi, finis-je par dire. Bon pour mon rêve, que voulez-vous que je vous dise ? Il n'y avait rien de passion...
- Il était mignon ? me demandèrent-elles en chœur.
S'il était mignon ? Un peu oui que Raphy était mignon, grand, les cheveux courts mais qui bouclaient quand même, noirs, ses yeux vert d'eau, sa grande taille et assez musclés pour que ça soit agréable à voir mais pas assez pour que cela soit fasse 'trop'... Tel était le jeune homme dont j'étais tombée amoureuse il y a six ans... bien que je puisse difficilement appeler un « jeune homme » un gars de 17 ans, mais à mes yeux de lycéenne amoureuse, c'était comme ça qu'il apparaissait. Nom de Dieu ! Pourquoi je repense à ça maintenant moi ?! Il a disparu du jour au lendemain, comme par magie ! Même les autres ne se souvenaient plus de lui... Comme si on avait retiré leur souvenirs... Alors soit j'ai complètement rêvé ces instants... Soit le miracle qui a soutiré Raphy de la mémoire de mes amis, m'a oubliée en cours de route... Je secouai la tête pour chasser cette idée. La magie n'existe pas, cocotte. T'as tout rêvé, me répondit ma raison. Et elle n'avait pas tord. Une vie ordinaire, dans un monde ordinaire. Pas de magie, ni quoi que se soit.
- Non, mentis-je en me rappelant que je ne leur avait pas donné de réponse. Pire que M. Hill... Par contre la scène était comique, continuai-je pour donner un semblant de réalisme à mon mensonge.
- Dommage, dit Laura.
- Tu l'as dit ! continua Morgane. Quand est-ce que tu te trouveras un mec, Ain ? Tu vas pas me faire croire que tu aimes tant que ça ton célibat !
Désolée les filles, mais je n'ai pas vraiment envie de vous dire que mon Roméo n'est qu'une vague réalité onirique...
- Non en effet, Momo, le répondis-je en employant le surnom stupide qu'un ami lui avait donné, je n'ai pas envie de continuer mon célibat, mais je ne vais pas me jeter au coup du premier venu non plus. J'attends juste de trouver le bon. (Je souris.) Ne t'en fait pas je vais pas attendre la ménopause non plus !
- Vaudrait mieux ma vieille ! me répondit Laura en souriant. L'éternelle célibataire qui donne des conseils d'amour n'a qu'à bien se tenir car mon petit doigt me dit que tu en trouveras un bientôt !
- Pitié non, Lau', ne m'arrange pas un coup je t'en prie... dis-je exaspérée. Le dernier en date valait même pas le déplacement...
- Ne t'inquiète pas ! Celui-là sera parfait !
Personnellement, j'en doutais, mais comme leur plus grande passion était de me caser, cela faisait des années que je n'avais plus essayé de les arrêter. Après un soupir, je lui répondis.
- Très bien... Quand as-tu prévu le coup ?
- Ce week-end !
- Ce week-end ? répétai-je. Je peux pas, tu le sais bien... Je remonte à Versailles pour voir mes parents...
- Oh mince c'est vrai ! Bon bah je reporte au... (Elle me regarda avec un éclat de malice.) Au week-end prochain alors !
Ce n'était pas une question mais j'y répondis quand même en soupirant intérieurement.
- À ta guise...
- Ma chérie ! S'était-elle exclamé en me voyant. Comment vas-tu ? Ce que tu m'as manquée ! Reviens plus souvent à la maison je t'en prie !
- Désolée maman, mais tu sais bien que si je pouvais le faire, je viendrais plus souvent, mais je n'ai ni le temps, ni le budget nécessaire pour ça.
Je fus accueillie à bras ouverts comme d'habitude. Bien qu'étant la benjamine de la famille, j'étais la plus exilée des enfants et je ne rentrai que peu souvent, au grand désespoir de mes parents. Ma sœur, Yonah, était plus petite que moi de quelques centimètres mais à part ça c'était mon portrait craché, enfin selon les dires de nos proches, moi je ne trouvais pas que je lui ressemblais tant que ça à ma grande-sœur. Certes nous avions les mêmes cheveux, -et les mêmes yeux,- mais Yonah avait le visage plus fin que le mien ce qui, pour moi, était suffisant pour dire que je ne lui ressemblais pas tant que ça... En revanche mon frère, Keith, ne nous ressemblait pas du tout. Il était grand, même très grand comparé à certaines personnes, il devait facilement faire un mètre quatre-vingt-seize. Ses yeux étaient ceux de notre mère mais pour le reste, c'était de mon père que la nature s'était inspirée pour le faire. D'apparence, Keith est calme et réfléchi, mais il ne faut pas se laisser prendre. Dès qu'il peut, il me taquine... et prend le plus grand plaisir à le faire quand il voit que je réagis... Ce qui est souvent vu à quel point je suis susceptible...
- Ain, me dit-il après mon câlin de retour, la prochaine fois que tu dois t'endormir en anglais, essaie de ne pas te faire choper. Je sais bien que les cours sont ennuyeux à mourir pour un bilingue mais bon quand même...
- Étudies six fois New-York en six ans et on en reparlera frérot... lui répondis-je.
- Ça risque d'être difficile puisque j'ai fini mes études depuis sept ans, moi.
- Rappelle-moi le nombre d'heures de colle que t'as eu ?
- Bon sang, vous avez pas fini tous les deux ? nous réprimanda notre père.
Celui-ci était le fameux géniteur de nos yeux bleus. Comme Keith, il avait les cheveux châtain clair, environ un mètre quatre-vingt-dix. Mon père était américain, c'est pour cela que l'anglais ne me pose pas autant de problèmes qu'aux autres personnes. Il avait choisi de vivre en France après avoir épousé ma mère.
- Oui papa ! répondis-je comme si j'avais huit ans.
- En tous cas, Ainra, je ne suis pas fier de toi, me dit-il, tu ne dois pas dormir en cours ! Si tu dois dormir quelque part c'est dans ton lit et de préférence la nuit !
Pourquoi je peux pas lui dire que mes cinq heures de sommeil suffisent ? pensai-je en soupirant intérieurement. Ah oui c'est vrai ! J'ai aucune envie de me faire crier dessus...
- Oui désolée papa... Je ne recommencerai pas, dis-je en reprenant les mots que j'avais utilisés avec M. Hill.
- Très bien.
Après le déjeuner, je sortis retrouver des amis que je n'avais pas vu depuis très longtemps.
- La voilà ! Ainra !
Ma meilleure amie commença à courir vers moi pour me faire un énorme câlin.
- Tu m'as manquée Mimi ! m'exclamai-je en la prenant dans mes bras, puis je regardai vers les autres, salut les gars !
- Yo ! me salua Matthew.
Emily et Matthew étaient jumeaux. Ils s'entendaient bien en général, mais il ne faut pas être là quand ils se disputent car c'est plus que des étincelles qui éclataient dans ces moment-là... Loreleï, Joshua et Thomas -affectueusement surnommés Lor', Josh et Tom- se rapprochèrent à leur tour et nous fîmes un câlin collectif. Bon Dieu qu'ils m'avaient manqués... pensai-je avec regret. Nous étions tous dispatché en France et chacun d'entre nous avait des emplois du temps complexes mais les rares fois où nous nous voyions, c'était épique !
- Vous allez bien ? demandai-je même si je connaissais déjà la réponse.
- Le jour où on ira mal alors que nous sommes tous ensemble, et bien ça sera la fin du monde ! me répondirent-ils en chœur en citant les mots que j'avais moi-même utilisés il y a quelques années, c'était un peu devenu notre credo.
Nous éclatâmes de rire.
Après avoir arpenter Versailles en long, en large et en travers, nous décidâmes de nous poser au parc Elizabeth. Le soleil commençait à se coucher et nous étions en train de raconter nos vies -bien que nous ayons déjà fait ça pendant les heures passées- quand soudain je demandai à moitié sans m'en rendre compte :
- Dites, vous ne vous souvenez vraiment pas de Raphaël ?
Ils me regardèrent comme s'ils me voyaient pour la première fois. Je soupirais. On se connaissait déjà au moment de la disparition de Raphy et, dans mes souvenirs, lui et Matthew étaient meilleurs amis.
- Encore ce type, Ain ? demanda Lor. Vas-tu nous dire qui il est réellement ou pas ? Aucun de nous ne se souvient de lui, tu as vraiment du l'imaginer...
- Elle a raison, poursuivit Josh, et puis pourquoi aurait-on oublié un de nos amis d'un seul coup et pas toi ?
Pourquoi, oui ? C'était une excellente question dont je n'avais pas la réponse, même au bout de ces six précédentes années.
- Vous avez raison, répondis-je résignée. Ça n'a pas de sens, je manque peut-être vraiment de sommeil.
- N'y pense plus, me dit Mimi, ce soir on fait la fête !
- Ouais ! dis-je avec plus d'enthousiasme que je n'en avais en réalité.
- Dépêchez-vous les filles ! On va être en retard !
Tom, notre chauffeur de la soirée, nous attendait bien sagement derrière la porte, attendant que l'on daigne finir nos maquillages et nos coiffures.
- Juste une minute, Tommy ! lui cria Loreleï.
- Bon sang, pourquoi a-t-il fallu que je perde ce pari... soupira-t-il.
Lui et Loreleï était en couple depuis 4 ans. Ils étaient adorables mais la personnalité plutôt réservée de Tom faisait que Lor le menait un peu par le bout du nez. Et pour le pari... C'est une petite tradition, on alternait à chaque fête les organisateurs -un coup fille, un autre garçon- et puisqu'il fallait un chauffeur -organisateurs jusqu'au bout- on pariait sur une absurdité et le perdant conduisait les invités -ceux qui n'organisait pas cette fois-là- à bon port... et les ramener aussi. Donc en gros notre Sam désigné pour le reste de la soirée.
- On finit de boucler les cheveux d'Ain et on sort. Promit, répondit Mimi.
- Et c'est encore long ? demanda-t-il exaspéré.
- Attends... encore un peu... Voilà ! C'est bon !
- Cool allons-y... commença en ouvrant la porte. Waouh ! Vous êtes superbes.
Il dévisageait mes amies. Lor avait opté pour une robe blanche sans manche avec un ruban noir en dessous de sa poitrine faisant ressortir ses yeux et ses cheveux qu'elle avait relevé avec soin. Mimi, quant à elle, avait mis une robe rose pale -sans manche elle aussi- mais avait rajouté un boléro noir pour compléter sa tenue.
- Attends de voir la reine de la soirée, répondit Lor.
La reine, c'était moi. Aujourd'hui je fêtais mon anniversaire -avec quelques jours en retard- et mes amis avaient absolument voulus me faire une fête. Les filles avaient mis le paquet concernant mon apparence. Elles m'avaient achetée une robe noire et bleue ciel, en reflet avec mes cheveux et mes yeux, m'avaient maquillées de manière discrète et sympathique et m'avaient même bouclé les cheveux. Tout ça alors que je ne savais même pas qui allait être présent. Tout ce que je savais, c'était que cela n'allait pas être en petit comité puisque sinon, ils n'auraient pas pris la peine de faire autant de choses...
La soirée se déroulait chez Josh, dont les parents possédaient une grande maison dans un coin isolée de la région parisienne. Il faisait frais se soir là, mais cela n'en était pas dérangeant. Lorsque nous arrivâmes, toutes les lumières étaient éteintes.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mimi.
- Je l'ignore, répondit Tom. C'est pas normal...
Il semblait sincère. Nous descendîmes donc de la voiture et nous approchâmes de l'entrée. C'est trop calme... me dis-je. Je rentrai la dernière et là...
- SURPRISE ! Me crièrent en chœur mes proches.
J'étais bouche bée... Je m'attendais à beaucoup de chose mais pas à ça...
- Maman ? Papa ? Il y a même Laura et Morgane ? demandai-je encore sous le choc. Qu'est-ce que vous faites tous ici ?!
- Tu croyais quand même pas qu'on allait rater la fête de tes vingt-deux ans quand même ! me répondit Morgane en souriant. Dis merci à Matthew et Emily, ce sont eux qui ont pensé à tout.
- Beuh... Merci les gars...
- De rien ! entendis-je Mimi me répondre.
Dans la salle se trouvait mes parents, mon frère et ma sœur, Matthew, Emily, Joshua, Thomas et Loreleï, Morgane et Laura, ainsi que d'autres amis que je n'avais pas revu depuis un moment...
- Mais qu'est-ce qu'il fait ? s'exaspéra Lor.
- De qui tu parles ? demandai-je.
- Ah, le voilà ! Raphy !
Qui ça ?
C'est alors que je le vis. Il n'avait pas beaucoup changé -que se soit par rapport à mon rêve ou à mes souvenirs- mais il ressemblait vraiment à un homme maintenant. Raphaël s'avançait vers moi alors que j'étais figée... Elle est où l'embrouille les mecs ? Vous avez engagé un sosie pour me faire plaisir ou quoi ? Et puis faites pas comme si de rien n'était, cet après-midi encore vous étiez incapables de me dire à quoi il ressemblait alors pourquoi...
- Joyeux anniversaire ma chérie, me dit-il avant de m'embrasser sur la joue.
Ma chérie ? C'est quoi ce délire ? Je rêve c'est pas possible... Je me pinçai discrètement la peau dans l'espoir que tout cela s'évanouisse et que je me réveille dans un lit -ou même dans la voiture!- mais rien. J'étais bien là, Raphy aussi, et mes proches qui agissaient comme s'il n'avait jamais disparu...
- Oh vous êtes trop mignons tous les deux ! roucoula Lor. Dire que ça fait quatre ans que vous êtes ensemble ! Vous agissez comme si cela ne faisait qu'une semaine !
Ensemble ? Depuis quatre ans ? ...Hein ? J'étais toujours immobile, stupéfaite. Comment cela pouvait arriver ?
- C'est vrai tu as raison Lor... dit Raphy (il s'approcha de moi et m'embrassa sur la bouche cette fois-ci, tandis que mon cœur ratait un -ou même plutôt plusieurs- battements). Tu préfères ça je suppose, continua-t-il à l'intention de Lor après avoir décollé sa bouche de la mienne.
- C'est beaucoup mieux ! Entendis-je Lor répondre.
Je ne savait pas ce qui était en train de se passer, mais mon instinct m'ordonner de jouer le jeu jusqu'à ce que je puisse parler en privé à mon pas-si-nouveau petit copain. Seulement, mon cerveau -et mon cœur soit dit en passant- ne semblait pas de cet avis là et je commençai à voir trouble...
- Ain ? Tu vas bien ? me demanda Raphy en regardant tendrement.
- Oh... euh oui oui... J'ai la tête qui tourne... répondis-je.
Qu'est-ce qu'il m'arrive ? parvins-je à penser. Raphy a disparu depuis six ans, comment ce fait-il que cela me semble si... normal ? ...et puis pourquoi je m'étonne que Raphy soit là ? C'est normal non ? Ma tête me faisait horriblement mal, et mes idées étaient confuses... Un coup je m'étonnais de voir Raphaël, un autre cela me semblait logique, comme s'il n'était jamais parti. Seulement il l'était, mais ma raison semblait avoir du mal à faire comprendre ça à mes actes... ou même à mes sentiments.
Plus la soirée se poursuivait et plus mes actes m'étonnaient. Comme si mon corps me dictait la conduite à prendre, à la place de mon cerveau... ce qui tombait assez bien quand j'y pense, car celui-ci était vraiment HS. Lorsque j'essayais de reprendre le contrôle, d'horribles maux de tête m'assaillaient, en revanche quand je ne pensais plus à ce que je faisais, j'allais parfaitement bien. Donc je me retrouvais là, sur la piste de danse improvisée, collée à mon petit-ami. Raphy me demandait sans cesse comment j'allais et je lui répondais sans cesse que ça allait, si bien que je finis par croire mon propre mensonge. Tout va bien, Raphy est là, que peut-il m'arriver ? Mais ma raison ne semblait pas de cet avis-là. Tu danses avec un type disparu cocotte, me dit celle-ci, qu'est-ce qui pourrait t'arriver ? Une douche froide demain au réveil. Nouveaux maux de tête... Puis ma vision se brouilla complètement tandis que je laissai libre court à mon corps.
Pour une fois, ma raison avait entièrement... euh raison ? Le lendemain matin avait été un seau d'eau gelé en plein visage, une douche froide complète, un retour à la réalité plus que brutal.
Raphy avait disparu, encore une fois, personne ne se souvenaient de lui -pour changer- et pour conclure en beauté, ma migraine de la veille, elle, était toujours là. OK, soit j'ai rêvé, soit il se passe vraiment quelque chose de bizarre... En plus... Hier j'avais l'impression qu'il n'était jamais parti... Qu'il avait toujours était là... Oh ma tête... Que s'est-il passé à la fin ? Tandis que je rassemblais mes idées les plus cohérentes entre elles, des bribes de souvenirs me revenaient.
Il était tard, la plupart des invités étaient déjà rentrés ou s'étaient couchés.
- Tu n'as pas à ranger, Ain, me dit Tom, mes parents ne rentrent qu'après-demain, pas besoin de ranger, et puis je te rappelle que c'est ta soirée alors ne touche plus à rien, je t'en prie.
Je soupirai.
- Très bien, il semble que je n'ai pas le choix. Et puis les autres sont déjà couchés...
- Passe un peu de temps avec Raphy, il m'a dit qu'il devait pas trop tarder lui non plus.
- Pourquoi ? demandai-je.
Il ne répondit pas.
- Hey, Tom ?
Toujours rien. Puis j'entendis Raphaël m'appeler. Comme poussée par sa voix, je quittai Tom et me dirigeais dehors, là où se tenait l'homme que j'aimais.
- Les humains sont tellement faciles à contrôler... dit-il.
Son ton n'était ni hautain, ni amusé. Simplement pensif.
- Tu en es un je te signale, lui rappelai-je.
- Si seulement c'était aussi simple ma belle, me répondit-il en se retournant vers moi. Mais ni toi ni moi ne le sommes, et bien que tu m'obéisses en ce moment, tu pourrais facilement me résister... si telle était ta volonté. ( Il soupira. ) Je n'imaginais pas te manquer au point que tes défenses s'affaiblissent autant. Mais je suppose que la fatigue y joue aussi un rôle, après tout.
- De quoi parles-tu ?
- Chaque chose en son temps, me dit-il calmement. Et l'heure des réponses n'est pas encore venue.
Ses yeux vert d'eau semblaient encore plus clairs, presque gris. Mais ce n'était pas ce qui m'étonnait le plus. Non, c'était la tristesse qu'ils reflétaient. Il semblait... si seul. Puis, son expression passa de la tristesse à la surprise.
- Oh, ne pleure pas, je t'en prie... me dit-il calmement en s'approchant de moi.
Il caressa ma joue de sa main et je me rendis enfin compte que des larmes roulaient le long de mes joues. Pourtant je n'étais pas triste. Raphaël me pris dans ses bras. Il était chaud. Et ses bras forts me réconfortait. Mais je continuais de pleurer. J'avais l'impression que je devais pleurer. Comme si quelqu'un ne pouvait le faire lui-même alors je le faisais pour lui. Raphaël posa sa tête sur la mienne et me berçait tendrement.
- Je suis sincèrement désolé de repartir maintenant, alors que tu as tant souffert par ma faute... Mais pour le bien de tous je ne peux rester. Nous nous reverrons rapidement. Je reviendrai, je te le promets.
Pour la première fois depuis quelques heures, je pus penser sans être assaillie par de fortes douleurs dans la tête. Et je me rendis compte que je ressentais bien une tristesse... mais pas la mienne. Sa source était proche, mais elle n'émanait pas de moi. Était-ce... Raphaël ? Alors ses mots finir par avoir un sens. Je voulais crier. Lui dire de ne pas partir. De ne pas me laisser seule. Encore...
Pourtant ma réponse fut aux antipodes de mes pensées... Mais n'en était pas moins sincère.
- Je te crois. Mais, s'il te plaît... ne pars pas trop longtemps. Ni toi, ni moi ne le supporterions.
Il m'embrassa alors tendrement. Plus rien n'avait d'importance pour moi à ce moment. Je voulais rester ainsi pour l'éternité. Mais je savais que je ne le pouvais pas. Pas maintenant en tout cas. Pour le moment il devait partir. Je le savais. Pas parce qu'il me l'avait dit. Je sentais au plus profond de moi que je ne devais pas le retenir. Que l'heure n'était pas venue.
Ce n'était quand voyant les regards interrogateurs de Emily et de Morgane, que je me rendis compte que je n'avais pas bougé depuis dix minutes.
- Ain, dit Morgane, tout va bien ?
- Oh oui oui ! bafouillai-je rapidement. Désolée, je suis un peu fatiguée...
- Tu n'aurais pas dû aider Tom hier, soupira Emily.
- Je n'ai pas... commençai-je mais je me ravisai aussitôt. -Et si ?- Tu sais bien que je ne peux m'empêcher d'aider. C'est plus fort que moi, dis-je avec un clin d'œil.
Elles se regardèrent et hochèrent la tête, visiblement satisfaites de ma réponse. Je ne sais pas ce que Raphy leur a fait... Mais il semblerait que pour eux, j'ai aidé au ménage jusqu'à tard. Seulement ma migraine me rappela rapidement que je n'avais encore rien fait pour la stopper et que je devais le faire rapidement.
Un quart d'heure plus tard et deux aspirines avalées, je n'avais plus aucune douleur lancinante. Bien, je peux penser maintenant ? me demandai-je avec ironie. Rien. Bien ! Je ne savais pas pourquoi ni comment, mais Raphaël avait trouvé un moyen de modifier leurs souvenirs. Certaines choses ne peuvent mentir, et son odeur sur ma peau -et mes vêtements- m'avait persuadée que la dernière soirée était tout sauf un rêve. À vrai dire, j'ai un énorme avantage -ou pas mais moi je considère ça comme un avantage- c'est que ma peau retient extrêmement bien les odeurs masculines. Donc inutile de dire que lorsque quelqu'un me plaît je rechigne à laver tout ce qui a été en contact de cette personne rien que pour garder l'odeur -sauf si celui-ci sans mauvais, évidemment. Je suis bizarre ? Oui je sais. Mais à ce moment-là ce n'était pas ce qui m'importait. Il n'empêche que je suis incroyable comme fille, ma vie actuelle un scénario digne d'un film de mauvais genre et pourtant j'accepte ça... Quoi de plus naturel qu'un gars disparu qui manipule la mémoire des gens ! m'exaspérai-je intérieurement. Enfin bon, j'ai des questions, mais pas de réponses satisfaisantes pour le moment... J'imagine qu'il ne me reste plus qu'une seule solution... Attendre.
Donc, après avoir aidé au rangement -malgré les contestations de tout le monde-, passé la journée avec ma famille, je pris mon train de dix-huit heures trente pour rentrer chez moi. Morgane et Laura étaient parties tôt ce matin pour prendre le train de la mi-journée. Je les comprenais, mais quatre heures de train, c'est long, et essayer de ne pas penser à la soirée de la veille, c'est dur. Et les choses qui pouvaient me distraire durant ce laps de temps étaient peu nombreuses. Mais je n'avais pas l'intention de me laisser aller et sombrer dans la folie en essayant de percer le mystère entourant... euh... mon petit-ami, je décidai de faire l'une des rares choses qui peut me garder concentrée pendant plus de quatre heures, j'ai nommé : le dessin. Heureusement, dans mon sac se trouvait tous ce dont j'avais besoin, des feuilles blanches, des crayons et des gommes, et comble du bonheur, j'avais même pris des images que je pouvais dessiner quand je manquai d'imagination. Ce n'était pas le cas, mais toutes mes pensées allant vers une certaine personne dont je ne voulais justement pas penser, et bien je choisis d'utiliser mes images.
Mon appartement se trouvait en périphérie de Bordeaux. Il était plutôt spacieux pour une personne, mais seulement pour une personne. Une chambre, un salon, une petite cuisine et une salle d'eau. C'était tout ce dont j'avais besoin. Ah oui, si, il manquait quelque chose, un chat. J'ai toujours rêvé d'avoir un chat. Mais mon propriétaire ne voulait pas d'animaux. Donc pas de chat. Mon ventre émit un grondement sonore qui me ramener à la réalité et celle était que je n'avais pas encore dîné. Je me dirigeai donc vers la cuisine en espérant trouver un plat tout près, ou même une pizza surgelée. Mais il était vide. Je me souvins alors qu'il fallait que je fasse des courses et que je ne devais pas rentrer trop tard aujourd'hui pour les faire... C'est raté on dirai. Y'a plus qu'à aller à la supérette. Je n'avais pas plus envie que ça de sortir... mais j'avais encore moins envie de sauter un repas. Je pris donc ma motivation à deux mains – et moi sac aussi- et je sortie m'acheter de quoi manger pour la soirée et le lendemain au cas où. Par chance, la supérette était ouverte 24h/24 et proposait de bon petits plats à réchauffer. Je choisis donc des lasagnes pour ce soir et un gratin si jamais je n'avais pas le temps ni la motivation de cuisiner le lendemain. Je repris donc la route vers mon appartement. Il faisait nuit noir et la lumière des lampadaires ne couvrait pas assez la rue à mon goût. Ce n'est rien... pensai-je. Il ne t'arrivera rien... Tandis que je psalmodiais des paroles pour me convaincre, un homme sorti de l'ombre et se dirigea vers moi. Je ne voyais pas son visage, mais je fus parcourus d'un horrible frisson.
- Moi qui désespérais de trouver un dîner appétissant ce soir, je suis plutôt content de ma trouvaille.
- Ne bouge plus chérie, me dit l'inconnu. Ça ne va pas faire mal... me dit-il avec un sourire carnassier qui laisser voir deux canines plus que pointues.
Je rêve où il y a un vampire en bas de chez moi et qui a décidé de faire de moi son repas du jour ? me dis-je incrédule tout en me pinçant. Non, je rêve pas... Bien... Au secours.
- Euh... Désolée... Je n'ai rien à vous offrir... bafouillai-je en tentant de trouver une échappatoire.
- Mais si je t'assure, me répondit-il.
Il n'était plus qu'à quelques mètres de moi et je pouvais le voir clairement. Il était plus grand que moi, plutôt bien bâtit, mais le plus choquant étaient ses yeux. Rouge sang. Et ils me fixaient. Ne lui montre pas ta peur, me dis-je, il doit y avoir un moyen de t'en sortir, mais si tu paniques c'est foutu... Cette pensée est très rassurante quand on avait un être sorti tout droit de nos pires cauchemar en face. Bizarrement, celle de lui jeter mes courses à la figure et de détaler comme un lapin n'était pas très convaincante non plus. Crier ? Oui peut-être si j'étais désespérée et que je n'avais plus d'autres recours... Inconsciemment, je commis l'erreur de reculer d'un pas. Il sourit de plus belle et me prit par le bras. Sans réfléchir, je levai mon genou pour atteindre la partie sensible de tout homme qui se respecte. Pitié que ça marche aussi pour les vampires... Et la réponse était oui, ça marchait aussi pour les vampires. Enfin que deux secondes... Mais dès que je sentis sa prise fléchir, je dégageai mon bras et courus à perdre haleine vers un endroit plus peuplé. J'aperçus une ombre humaine devant moi. Je ne pouvais décemment pas la laisser se faire manger à ma place.
- Allez-vous en ! lui criai-je. Partez d'ici le plus vite possible ! Ne restez pas là, c'est dangereux !
- Dangereux ? répéta-t-il. Pour toi oui ma chère, mais pour moi...
Ce n'est qu'en ressentant un douleur dans le bras que je compris que j'avais été immobilisée par l'inconnu que j'avais voulu aider. Celui-ci était d'ailleurs trop près de ma gorge à mon goût...
- Tu sens délicieusement bon... me dit-il, puis tourna la tête pour regarder mon premier agresseur. Il semblerait que tu aies perdu ton repas Max, lui dit-il avec un sourire sardonique.
- Je la tenais ! lui cria Max. Comment je pouvais savoir qu'elle frapperait là ?
- Un humain désespéré utilise tous ce qui lui passe par la tête pour sauver sa peau. Mais bon maintenant c'est moi qui la tient. C'est donc mon repas.
Puis il retourna la tête pour placer sa bouche sur ma jugulaire. OK, maintenant je désespère. Je me débattis comme je pouvais mais sa poigne était d'acier.
- Doucement, ma belle. Je ne vais pas te manger. me dit-il.
- À d'autres, lui répondis-je froidement.
Je ne le voyais pas mais je savais qu'il souriait. Ce n'est que lorsque je sentis ses canines sur ma peau que je compris que c'était la fin. Personne ne viendra te sauver... J'étais alors suffisamment désespérée pour crier même si je savais pertinemment que cela était inutile.
- Non... Au secours... RAPHAËL !
Pourquoi l'appeler ? Je ne le savais pas, et je ne le sais toujours pas. J'avais instinctivement appelé son nom alors qu'il n'y avait pratiquement aucune chance qu'il se trouve ici. Pratiquement.
D'un coup, la bouche de mon agresseur disparue de ma nuque ainsi que sa main de mon bras. Je me retournai rapidement pour comprendre ce qu'il se passait. Et la scène était tout sauf ce à quoi je pouvais m'attendre. Raphaël était là -mais ça, je commençais à m'y faire- en revanche, c'était la position du bras de mon premier agresseur et celle du corps entier de mon deuxième qui m'étonnais le plus. Ça, et le fait qu'ils parlent encore en ayant chacun une lame en métal –de l'argent peut-être?- plantée dans la gorge. Le regard de Raphaël était froid et ne semblait guère ému par les hommes à terre.
- Il semblerait que vous ayez oublié certaines règles messieurs, dit-il d'un ton aussi froid que son regard. Dois-je vous rappeler les règles de bienséances des gens de votre espèce ?
- Seigneur Arael, non ! Je vous en prie ! supplia Max. Je connais les règles...
Arael ? Qui s'est ? Raphy ?
- Alors pourquoi ne les appliques-tu pas ? le questionna Raphy.
Il ne répondit pas.
- Bien, tu n'avais aucune raison. Penses-tu sincèrement que je vais te laisser ainsi alors que tu viens de révéler votre existence à une humaine ?
- Je n'ai rien révélé du tout ! Arg...
Raphaël avait tourné le couteau dans sa gorge cicatrisée ce qui tordit Max de douleur.
- Idiot. Cette jeune fille est très perspicace pour une humaine. Elle avait compris, rien qu'en te voyant, ce que tu étais. Que tu n'aies rien dit est une chose. Mais il y a mille et une façon prouver quelque chose.
- Nnn...argh...
- Oh ! Il semblerait que ton copain se soit réveillé. T'as de la chance, c'est lui qui va souffrir maintenant. Mais à ta place je ne bougerai pas d'un pouce. Je suis passablement énervé par votre conduite. Et je ne pense pas que tu veuilles aggraver ta sentence.
Il se retourna vers mon deuxième agresseur -qui était presque dans une position viable- et lui tordit le bras avant que celui-ci ait pu penser quoi que ce soit.
- Quel est ton nom ? demanda Raphy.
- Va te faire foutre... répondit celui-ci.
- Mauvaise réponse.
Il lui arracha le bras droit à la fin de sa phrase. Je ne pus retenir un cri devant cette scène. Raphaël tourna la tête vers moi, les yeux amplis de compassion.
- Je suis désolé, Ainra, mais ceci doit être fait.
Je voulais courir, m'échapper de ce massacre. Mais mes jambes refusaient de bouger. J'étais terrorisée. Mais j'avais la même sensation que la veille. Ce n'était pas mes émotions. Je n'étais pas écœurée. Enfin un peu. Mais la terreur prenait le pas sur l'écœurement. Plus qu'elle ne l'aurait due.
- BENJAMIN ! hurla le malheureux mais la lame dans sa gorge lui rappela qu'il n'y avait pas que son bras qui lui posait problème. Je... m'appelle Benjamin...
- Très bien Ben, dit Raphaël, pourquoi t'en es-tu pris à cette femme ?
- ...manger...
- Depuis quand es-tu vampire ?
- Six ans...
- Et tu ne connais toujours pas les règles ?
- Si, monseigneur...
- Et pourtant tu allais boire son sang ?
Et le silence fut. J'étais absorbée par la scène qui se déroulait sous mes yeux. À la fois fascinée et apeurée. Je profitais de ce court répit pour cogiter sur ce que j'avais entendu. Deux vampires qui appellent Raphy « monseigneur », celui-là même qui applique des sentences à ceux qui ne respectent pas certaines règles... Logique me direz-vous ! Et sinon la magie n'existe pas, hein ? La scène qui se déroule devant moi est le fruit de mon imagination ! Enfin bon... il me manque toujours des réponses, à moi petite humaine fragile et qui sait quelque chose qu'elle n'est pas censée savoir.
C'est alors que je sentis une douleur fulminante dans le poignet gauche. Je n'étais pas blessée. Contrairement à Benjamin qui avait une nouvelle lame dans le poignet gauche -le droit traînant toujours à deux ou trois mètres de son ancien propriétaire. Et je compris. Je compris que ce que je ressentais n'était effectivement pas mes émotions. Mais bel et bien ce que ressentait les deux vampires qui voulaient me manger dix minutes plus tôt. J'accepte vachement bien le fait que les vampires existent dis donc ! Je suis décidément pas normale. Et puis comment ce fait-il que je sois empathique ? Ça ne m'étais jamais arrivée auparavant. Mis à part hier soir... La voix de Raphaël me sortie de mes pensées.
- Réponds-moi si tu ne veux pas aggraver ta peine et tes souffrances, dit froidement Raphaël.
- Oui seigneur... j'allais boire son sang... sans lui demander... son consentement... dit-il en peinant.
- Pourquoi ?
- Parce que Max... l'avait déjà prise en chasse... répondit-il. Elle était déjà au courant.
- Et si Max sautait du haut d'un pont, tu l'imiterais ? demanda sèchement Raphy.
- Non seigneur Arael... Je suis navré. J'ignorais que cette humaine vous était importante.
- T'excuser ne réparera pas le mal que tu as fait. Et tu n'échapperas pas à ta peine pour autant.
Puis il approcha sa tête de l'oreille de Ben et lui chuchota quelque chose que je n'entendis pas. En revanche, je sentis la surprise de celui-ci à travers moi et le vis qui tournait la tête vers moi.
- Elle ? demanda-t-il incrédule. Sauf votre respect mon seigneur, elle ne le mérite pas. Elle a failli se briser ce soir.
- Par ta faute et celle de Max, répondit Raphaël. Mais j'ai de grand espoir pour elle...(il regarda Ben pensivement tandis que le bras de celui-ci repoussait, laissant à son propriétaire une douleur atroce.) Et tu pourrais m'être utile tout compte fait. Jure moi fidélité et j'allègerai ta peine en te faisant entrer à mon service.
Benjamin écarquilla les yeux, bouche bée. Il retrouva la parole quelques instant plus tard.
- Sur mon sang, je vous jure fidélité mon seigneur. Je ne pense pas être digne de vous, mais je respecte votre choix et vos jugements.
- Très bien, finit par dire Raphaël, en cas de trahison, une sentence pire que la mort te seras attribuée. Et en parlant de jugement, le tien va commencer. Tu diras tous les tords que tu as causé en omettant rien. La seule chose que tu devras taire sera le destin de cette jeune fille. Me suis-je bien fait comprendre ?
Si Raphaël pouvait contrôler le temps en fonction du ton de sa voix, un blizzard aurait frappé Bordeaux.
- Oui sir... Je ne dirai rien, promit Benjamin.
- Très bien, dit Raphy. SIAN !
Comme par magie, un homme apparu, un genou à terre, la tête baissé. Ledit Sian était blond de ce que j'en voyais et semblait plutôt grand.
- Sire ? demanda celui-ci d'un ton monocorde.
- Amène-les à mon père qu'ils soient jugés. Benjamin, ici présent est dorénavant à mon service et recevra la peine que je lui attribuerai. Quand à l'autre... Advienne que pourra.
- Très bien, seigneur Arael, dit Sian sur le même ton puis il prit les deux vampires et disparu comme il était venu.
Les minutes passèrent mais ni moi, ni Raphaël ne bougions. À vrai dire, j'étais encore en train d'examiner ce qui venait de se passer lorsque Raphy se décida à s'approcher de moi. Doucement, au cas où je voulais m'enfuir comme un petit animal. Mais je ne bougeais pas. J'étais un peu déboussolée par les événements et sonnée par la douleur fantôme à mon poignet. Malgré tout, je me levai et fis face à l'homme qui avait chamboulé ma vie.
- J'imagine que l'heure des réponses est venue, Arael, dis-je en utilisant le nom que les autres avaient utilisé pour s'adresser à lui.
- Oui, Ainra.
- Tu vas vraiment répondre à toutes mes questions ? lui demandai-je.
- La plupart.
- C'est-à-dire ?
- Qu'il y a certaines questions qui demeureront sans réponse à la fin de cette soirée.
- Pourquoi ?
- Car il est trop tôt pour y répondre...
J'étais légèrement énervée... Bien que ma faculté d'acceptation de l'existence de buveurs de sang m'aie permise d'assimiler ce qui venait de m'arriver, je n'en étais pas moins perturbée par le fait d'avoir faillie être mangée toute crue. Mon estomac lui par contre s'en moquait éperdument et me rappela que je n'avais toujours pas manger. Tu peux pas t'empêcher de grogner trente secondes, toi, non c'est pas possible ! dis-je intérieurement à l'intéressé. Et pour toutes réponses, celui-ci grogna de plus belle. Je soupirai.
- Désolée, je pense qu'on va devoir attendre que je mange... m'excusai-je. Euh...viens. - On devrait parler de ça chez moi.
- Comme tu veux, me répondit-il avec un petit sourire aux lèvres.
Le temps de monter dans à appartement, je réfléchissais aux questions que je pouvais bien lui poser. J'étais perdue. Des flopées de questions tourbillonnait dans ma tête. Et mon estomac continuait de gargouiller. La soirée est on ne peut plus parfaite, pensais-je ironiquement. Ma quatrième question n'eut aucun rapport avec l'ouragan de mon esprit, mais je me serais sentis mal si je ne l'avait pas posée.
- Tu as faim ?
Il me gratifia d'un sourire compatissant mais secoua la tête négativement.
- Ne t'inquiètes pas pour moi et mange.
Il ne semblait pas amusé par la situation. Si j'avais été à sa place, j'aurai fait une remarque ou deux, mais lui non. Ce que j'appréciais énormément. Raphy, ou le parfait gentleman. Nous entrâmes dans l'appartement et j'indiquai à Raphaël de prendre place dans le salon, tandis que je me dirigeai vers la cuisine.
Après avoir réchauffé mon plat de lasagne, je m'installai en face de lui et commençai à manger -au plus grand plaisir de mon estomac qui arrêta enfin de faire du bruit. Comme j'étais trop curieuse pour attendre, je commençai à poser les véritables questions qui trottaient dans ma tête.
- Qui es-tu ? demandai-je sans passer par quatre chemin. Qui sont les gars qui étaient devant chez moi ?
- Toi et tes amis me connaissez sous le nom de Raphaël, répondit-il calmement, mais pour le reste, je suis Arael, un Gardien.
- Un Gardien ? répétai-je.
- Oui, l'équivalent de la justice pour le monde de la nuit.
- Le monde de la nuit... Comme les gars de tout à l'heure...?
- Exact. Tu as compris ce qu'ils étaient n'est-ce pas ?
Je n'osais répondre... Comme si ma vie allait changer en prononçant ce mot. Comme si j'allais basculer dans un monde où je n'ai aucune attache et probablement autant de chance de survie qu'un nourrisson.
- Tu as déjà atteint le point de non-retour, Ainra, dit doucement Raphy.
- Tu sais lire dans les pensées en plus d'être un justicier nocturne ? demandai-je sans réfléchir.
Il soupira.
- Quand je le veux oui, dit-il finalement. Mais rassures-toi, tes pensées me sont inaccessibles. Et non, je ne suis pas un justicier nocturne. En temps normal, je m'occupe des transgresseurs après la mort de leurs victimes, ou de leur morsure en tout cas.
- Alors comment as-tu... commençais-je.
- Je t'ai toujours observée depuis mon départ, commença-t-il, je pense pouvoir dire que je te connais assez bien pour affirmer le fait que tu as peur. Pas de moi, mais de ce qui t'attends.
- Bravo Raph... Arael. Je suis terrorisée. Et pour répondre à ton autre question, ( je soupirai ) oui, j'ai compris que c'étaient des...euh... vampires...
Je l'avais enfin dit. Mais contrairement à mes pires craintes, il ne se passa rien. Raphy... euh non Arael acquiesça. Puis quelque chose me revint. Il ne s'occupe que d'eux après la morsure... Pourtant, je ne l'ai pas été. Il y avait quelque chose derrière tout ça. Quelque chose dont je semblais être un élément important.
- Pourquoi m'as-tu sauvée avant alors ? Pourquoi m'as-tu observée pendant tout ce temps ? Que suis-je ?
Il ne répondit pas, mais il semblait réfléchir. Je l'observais attentivement et remarquai qu'il était légèrement... différent de d'habitude. Ses traits étaient fins et ciselés. De ce que je voyais, son corps semblait sculptural. Pygmalion n'a pas fait qu'une seule œuvre on dirait. Arael finit par briser le silence.
- Il existe, en ce monde, plusieurs espèces vivantes, autres que celles que tu connais, commença-t-il, tout d'abord, il y a les vampires. Ils sont connus pour boire le sang des vivants et pour avoir une faiblesse contre l'argent et l'eau bénite -même si celle-ci marche moins bien que le métal. Il y a ensuite les lycanthropes, ou loup-garous. Ils se transforment aussi en loup les soirs de pleine-lune et sont sensibles aux balles d'argent,.
- OK... dis-je en assimilant les information que je venais d'entendre.
- Il y a aussi les manipulateurs de magie qui se divisent en deux branches. Les magiciens qui utilisent la magie élémentaire et les sorciers qui, eux, utilise la magie blanche ou noire.
- Et pour surveiller tout ce beau monde, il y a les Gardiens, c'est ça ? demandai-je.
- Exact. Les manipulateurs de magie sont des descendants de Gardiens. Nous possédons une quantité inimaginable de pouvoir, nous permettant, entre autre, de manipuler les souvenirs des êtres plus faible que nous.
Nous y voilà.
- Mais ça ne marche pas avec moi, répondis-je pour relancer ma question.
- Effectivement, ma belle. Pour quelqu'un qui possède plus de sang d'humain que de Gardien, tu devrais réagir positivement à mes sorts, comme le font ton frère et ta sœur. Mais ta volonté à tout épreuve et ton ascendance m'ont prouvé le contraire.
- Quelle ascendance ? Mes parents sont humains je te signale ! m'exclamai-je.
- Non, répondit calmement Arael, ta mère est fille de Gardien. Tu m'as dit, il y a six ans, que certains jours, elle semblait rajeunir et que le lendemain, elle redevenait comme avant. C'est grâce à ses pouvoirs. Nous sommes capables de modifier nos apparences et de les faire vieillir. C'est aussi pour cela que je te parais différent de d'habitude.
- Je n'arrive pas à le croire...
- Regarde bien, se contenta-t-il de me dire.
Il se leva et s'écarta de moi. Je le regardais attentivement. Ses traits se modifièrent, pour finalement prendre ceux de Raphy, celui que je connaissais. Je n'étais pas étonnée. Tu sais déjà tout cela, me dit une petite voix dans ma tête.
- Je vois... lui dis-je après quelques réflexions sur ce qui venait de se passer. Je peux te poser une autre question ? Je t'en prie répondis-y...
- Pose-la, me dit-il en reprenant son autre apparence, j'essaierai d'y répondre au mieux, dans la limite des choses dont tu as le droit de savoir.
- Pourquoi ai-je une impression de déjà-vu ? Pourquoi tout cela, ce monde, ces personnes, pourquoi tout ça me semble si familier ?
Il me regarda étrangement. J'ai dit quelque chose de mal ? me demandai-je. Je ne pouvais continuer cette conversation sans cette réponse. Celle-là et celle qui répond au « pourquoi moi ». Depuis le début, lorsque Raphy/Arael avait disparu, j'ai été très triste, mais au fond de moi je savais qu'il devait en être ainsi... Puis, lorsque je l'ai revu avec ces deux vampires, lorsque j'ai crié son nom, je savais qu'il viendrait. Inconsciemment, j'ai une confiance absolue en lui... Ce n'est absolument pas logique, mais comme rien de ce qui était en train de se passer ne l'était, je n'en avais cure.
- Tu as l'impression de l'avoir déjà vécu ? me demanda-t-il finalement.
- Oui. Mais pas que. J'ai aussi l'impression que ça fait parti de moi... Que c'est normal pour moi de savoir ça et de vivre avec ça. ( Je le vis soupirer. ) Que se passe-t-il ? osai-je demander.
- Il existe... Une autre race, si je puis dire... C'est plutôt un statut qu'une race. Les lilithes.
- Lilith ? Ça me dit quelque chose...
- Certains êtres magiques choisissent, soit par ennui, soit par obligation, de se défausser d'une partie de ses pouvoirs... commença Arael.
- Alors il demande à une femme d'accepter ces pouvoirs pour qu'elle les conserve jusqu'à ce que la source les lui reprennent, finis-je. Pendant ce laps de temps, la Lilith doit protéger sa source d'éventuels dangers.
Je ne savais pas d'où je savais ça, mais le regard d'Arael confirma mes propos. Mais où voulait-il en venir... Oh mon Dieu...
- Tu veux faire de moi une Lilith ? m'écriai-je. C'est pour ça que tu es revenu ?
Non, dit-il doucement, je ne te forcerai jamais à en devenir une, il y a trop de risques. Mais...
- Mais ? répétai-je en accentuant le mot, légèrement énervée.
Je sentis une vague de tristesse me traverser. Et comme je n'étais pas triste, cela ne pouvait venir que de lui.
- Il est possible que nous n'ayons pas le choix, répondit-il en même temps. Crois-moi Ainra, je ne veux pas te voir liée à quelqu'un de cette manière... Mais j'ai peur que nous n'ayons pas le choix...
- Pourquoi ? demandai-je plus calmement.
Je sentais son malaise en moi. Cela ne lui faisait pas plaisir et m'énerver contre lui n'allait pas aider. Après plusieurs secondes, Arael finit par répondre à ma question.
- Tu possèdes un don très rare. Tu réagis différemment en contact de la magie et la mienne n'a qu'une envie c'est de t'obéir. Ma magie te veut comme Lilith, Ainra. Et ce n'est pourtant pas la réaction habituel qu'à un Maître -ou une source si tu préfères- avec sa Lilith.
- Où veux-tu en venir ?
- La « propheria » est vraie Ainra. C'est une prophétie si tu veux. Une prophétie... ou une malédiction.
Je le vis soupirai tandis que j'assimilai cette nouvelle. Contrairement au reste, cela m'était complètement nouveau et je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait être. Une prophétie... une malédiction... pourquoi ?
- Je n'en sais pas plus que toi, dit Arael comme s'il avait lu mes pensées. J'ai dû harceler le plus vieux des Gardiens pour qu'il m'explique, mais à part quelques phrases sibyllines, je n'ai rien pu en tirer... Je suis navré, Ainra...