Le Roi et l'Oiseau

Le roi Charles V+III = VIII + VIII = XVI règne sur le royaume de Takicardie comme un tyran absolu. Ses opposants sont rares, et le roi ne manque pas d'éliminer ceux qui lui tombent sous la main. Obnubilé par sa propre image, la ville entière est remplie de statues et de peintures à son effigie. Un jour, un peintre ose représenter le roi comme il est, soit avec des yeux qui louchent. Pris de colère, le roi s'en va avec la toile dans ses appartements secrets, où il à l'habitude d'observer le tableau d'une belle et fascinante bergère.

Le soir venu, alors que la tyran dort, les œuvres d'art prennent vie. Le ramoneur et la bergère, deux amoureux dans des tableaux côté à côté, décident de s'enfuir pour voir ce à quoi ressemble un véritable oiseau. Mais leur plan rencontre celui de l'auto-portrait du roi, qui veut récupérer la bergère dont il se pense amoureux. La réplique du despote se débarrasse de son double, et entreprend une une grande chasse pour retrouver "le petit ramoneur de rien du tout" et la "belle bergère".

Les deux amoureux rencontrent alors l'Oiseau, dont ils sauvent les petits.

Pour moi, je pense que c'est sincèrement le meilleur film d'animation que j'ai vu à ce jour. Bon, je tiens à préciser que c'est un des dessin-animés qui a le plus marqué mon enfance, et qu'en plus, j'ai grandi avec grâce aux nombreux niveau de lecture que peut prendre l'histoire, du coup, je suis vraiment pas objective.

Extrêmement bien écrit, poétique, absolument magnifique, Le Roi et l'Oiseau a toute les qualités d'une oeuvre art de grande envergure. Dans la forme, le style et les couleurs donnent un cachet original et nostalgique aux dessins du film. Le design des personnage est plutôt ingénieux et marquant, et bien qu'il ait un peu vieilli,on retrouve de nombreux clin d'oeil au Roi et l'Oiseaux dans des films d'animation actuels (Je pense notamment aux robots dans l'univers de Myazaki.)
Toujours dans la forme, le film se pare d'une musique excellente. Le thème principal du film, très mélancolique et traînant, est un bijoux de composition qui reste en tête bien après le générique de fin!

Maintenant, si je m'attaque au Fond, ça devient encore plus intéressant. Il est évident que le film traite le sujet de la dictature et de la tyrannie d'une manière cynique et onirique. Avec ses personnages allégoriques, l'histoire prend un aspect de fables (ça tombe bien, La bergère et le ramoneur sont inspirés du conte d'Andersen.) qui s'avère être assez didactique pour que les enfants comprennent et assez ingénieux pour que les adultes soient captivés. Avec sa mélancolie constante, le film créé une ambiance très particulière, presque triste. Mais en même temps, le scénario est rempli d'allégories et de métaphores en tout genre, et chaque scène tire un portrait plus que satirique du monde policé qu'elles dépeignent.
Comme je l'ai déjà expliqué ci-dessus, la poésie vient aussi des images générées par l'écriture du film. On retrouve notamment à la fin une scène culte, résumant tout le propos sur la liberté abordé tout le long du film.

Ce sont le rassemblement de ces fragments surréalistes, de cette poésie complexe, de cet humour noir et loufoque et de ces images d'une beauté exceptionnelle qui font du Roi et l'Oiseau le classique d'animation qu'il est devenu.