Inspiré de l'Ancien Testament, Le Prince d'Egypte retrace l'histoire de Moïse, enfant hébreux adopté par la femme du Pharaon et élevé comme son fils. Un beau jour, alors qu'il vit une existence insouciante et opulente au côté de son frère Ramsès II, Moïse tombe nez à nez avec sa sœur biologique, Myriam. Elle lui apprend ses origines et le supplie alors d'aider à libérer son peuple.  

Il fallait le faire alors Dreamworks l'a fait! En s'attaquant à l'histoire religieuse, le réputé studio américain a réussi l'exploit de créer une fresque épique et violente et pourtant aussi fascinante pour les enfants que pour les adultes. Il faut le dire, il n'était pas tâche facile d'adapter un monument aussi connu et reconnu que l'histoire biblique sans ambition! Et comme tout est parfait dans le meilleur des monde, l'ambition c'est justement ce qui fait la force de Dreamworks!
Le Prince d'Egypte est un film qui voit grand. Déjà, dès les premières secondes, la soundtrack impose au spectateur ses airs inoubliables et ses mélodies aux apparences de comédie musicales théâtrales. "Deliver Us" met tout de suite les choses au clair: Pas de princesses, pas d'animaux qui parlent! C'est bel et bien une histoire sombre et violente que nous dépeint le film. Si la trame du film place Moïse reste le centre de l'oeuvre, je n'avais pas vraiment vu, ou plutôt pris en compte, l'aspect religieux quand j'étais petite. Au contraire, j'étais totalement fascinée par la peinture grandiose de l'Egypte dans ce dessin-animé. Avec ses backgrounds gorgés de détails et son design de personnage unique et stylisé, le film gagne de nombreux points par son univers graphique plus original et mature que celui d'un Disney (Mulan sortait à la même époque chez leur confrère!)
Si le Prince d'Egypte ne brille finalement pas par ses personnages, son ambiance et sa dramaturgie sont plutôt bien calibrées. On retrouve des scènes épiques comme d'autres aussi brutales et mystiques que la véritable histoire d'Egypte. Ponctué de chansons toutes excellentes, le film prend racine dans un univers à la croisée du vieux péplum et du nouveau dessin-animé musical, ceux-là même introduis par Blanche Neige une cinquantaine d'années plus tôt. Je ne sais pas si ma passion pour l'Egypte ancienne vient brouiller mon jugement, mais c'était un de mes dessin-animé préféré lorsque j'étais encore gamine. J'avais toujours eu l'impression que ce film ne nous prenait pas, nous les enfants, pour des quiches! Par exemple, il ne souffrait pas de cette auto-censure de la violence qui gangrenait un peu trop le cinéma dit "jeune public" à cette époque. Là, on nous montrait les choses comment on nous l'aurait raconté dans un livre: la mer qui se change en sang, les 7 plaies qui s’abattent sur le monde! Des scènes à la fois complètement tragique et pourtant totalement fascinante et portée par une mise en scène plus qu’impressionnante! Ce qui est assez intéressant avec le Prince d'Egypte, c'est aussi que le film comporte une sensibilité particulière à l'histoire qu'il raconte. Pour comparer un peu avec Exodus, sorti l'année dernière et traitant du même sujet, les pharaons du Prince d'Egypte ne sont pas représentés blanc comme des bouteilles de lait. Ce n'est peut être qu'un détail pour certains, mais justement, ce qui fait d'un dessin animé un bon dessin animé, c'est bel et bien ses détails! Et de ce côté là, Dreamworks nous a servi une perle rare!

EN BREF, un film qui m'a vraiment scotché quand j'étais môme et dont je garde d'excellents souvenirs. Avec sa soundtrack puissante et son identité graphique forte, je ne peux que saluer la tentative de Dreamworks que de nous faire (re)découvrir l'histoire de Moïse en tant que fresque épique et sans pitié!